La répartition du temps
Ne vous êtes-vous jamais posé cette question lorsque vous étiez au travail ou encore en cours, parfois blasé d’être enfermé là alors qu’il y a mille autres activités que vous aimeriez faire ? Le cheval lui n’a pas à se poser la question, il vit dans cet éternel instant présent et sa journée est rythmée par ses envies du moment. Le cheval partage son temps entre 4 principales activités : se nourrir, interagir avec les copains, dormir, se déplacer. Voici leur répartition :
Ces pourcentages concernent un cheval adulte vivant en troupeau dans un domaine vital (donc supérieur à 20ha). L’environnement dans lequel le cheval évolue joue bien évidemment un rôle dans son budget temps en fonction de ce qu’il peut y trouver. En effet un cheval au pré et un cheval au boxe ne vont pas consacrer le même temps à chacune de ces activités. Il en va de même en fonction de l’âge du cheval. Poulain, le lait de la mère étant plus nourrissant que l’herbe, le cheval va passer moins de temps à manger et va pouvoir se consacrer plus aux interactions par le jeu principalement mais également au sommeil. Le sexe du cheval influence également ce budget temps, l’étalon étant pendant les périodes de reproduction beaucoup plus occupé par les interactions sociales que les autres activités, on les voit d’ailleurs très souvent perdre de l’état.
La priorité du cheval : s’alimenter
Le cheval en qualité d’herbivore doit manger beaucoup d’herbe pour se nourrir. Cette dernière étant peu nutritive et l’estomac du cheval de petite capacité, il lui faut donc un accès à la nourriture quasi permanent. De plus, l’herbe fait partie de la famille des fibres. L’estomac met donc du temps à les digérer, 3h en moyenne. Dans le cas où le cheval vit au boxe ou même en paddocks, l’accès à la nourriture est limitée. Pour le bien-être du cheval il est impératif qu’il ait au moins accès à la nourriture 50% de la journée. L’idéal étant de mettre du foin à volonté. Les granulés ne doivent pas être la base de l’alimentation du cheval, mais doit être vu comme un complément. Je consacrerai des articles à cette question de l’alimentation
Et le sommeil dans tout ça ?
On dénombre trois états de sommeil chez le cheval. Le premier est nommé le repos éveillé. Le cheval est debout, en appuie sur 3 ou 4 de ses pieds, tête basse, les yeux mi-clos, babache tombante (je suis sûre que vous avez tout de suite eu dans la tête l’image d’un cheval avec cette posture et un sourire aux lèvres). Le cheval a cette formidable capacité comme de nombreux herbivores à bloquer ses membres permettant la fuite en cas de danger imminent. Ce serait bien pratique cette faculté dans nos vies d’humain ! Bref, cet état de sommeil lui permet de se reposer tout au long de la journée. Ensuite il y a le sommeil en vache. Allonger sur un côté, les membres recroquevillés, la tête reste droite et parfois dans un élan de laisser aller le bout du nez touche par terre. Pour finir il y a la position où le cheval est allongé de tout son long, de la croupe à la tête, les membres relâchés. Cette position correspond à la phase de sommeil profond et elle ne dure que 20 minutes par jour ! Forcément ça parait peu comparé à nos 7/8heures de sommeil quotidien. Mais l’herbivore qu’il représente est totalement vulnérable durant son sommeil. Même s’il ne s’agit que de quelques minutes elles sont INDISPENSABLES pour la bonne santé physique et psychique du cheval. Il faut donc veiller à ce que votre cheval est la possibilité d’avoir des moments calmes et de préférence en journée (les prédateurs attaquent le plus souvent à la nuit tombée). Si vos chevaux vivent dans des écuries, en interdire l’accès sur une plage horaire journalière peut être une bonne option.
Le cheval est un animal social…
On n’a pas toujours bien conscience de l’importance pour le cheval d’interagir avec d’autres congénères. Il suffit de regarder ces belles écuries pourtant modernes où le cheval n
e peut parfois même pas sortir sa tête du boxe ou encore sentir le copain d’à côté… Dans la nature, la survie du cheval réside dans son appartenance à un groupe. J’ai déjà entendu certaines personnes dirent qu’il mettait leur cheval seul parce qu’il était insociable, pas gentil avec les autres etc. et ces mêmes personnes s’étonner lorsque leur cheval présente des troubles du comportement ou encore des pathologies. Le cheval quel qu’il soit a un besoin vital d’interactions sociales. Ce n’est pas parce qu’il ne fait pas de grooming à un autre cheval ou qu’il reste un peu à l’écart qu’il n’a pas pour autant besoin d’activité sociale. Les interactions entre les chevaux ne sont pas forcément physiques comme nous, il peut s’agir de brouter à côté d’un autre cheval, se chasser, les jeux etc. Rien que baisser les oreilles envers un autre cheval est une interaction. Il est essentiel de laisser les chevaux communiquer entre eux. Si votre cheval vit au boxe essayer de le mettre à côté d’un autre cheval qu’il apprécie, sortez le au paddock etc. Nous participons également à l’activité sociale de nos chevaux. Mais malgré toute notre bonne volonté, nous ne remplacerons jamais un ami saboté.
Le cheval ce grand marcheur
Quand on observe les chevaux au pré la majorité du temps on les trouve le nez par terre à se déplacer pas à pas en recherche du meilleur brin d’herbe. C’est un peu comme nous qui piétinons à la maison on ne peut pas parler d’exercice physique. On parle de déplacement lorsqu’on va d’un point A à un point B dans un but précis. Chez le cheval il peut être question de se rendre au point d’eau par exemple. Pour chercher sa nourriture le cheval est obligé de parcourir de grandes distances par jour, on parle de 17 à 30km. Pour s’économiser, ces distances se parcourent principalement au pas. Dans l’ordre naturel, le trot et galop sont des allures de fuite. Ce qui explique l’augmentation de la tension lorsque l’on met son cheval au galop.
