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Découvrir l’univers sensoriel du cheval : l’odorat

Le cheval appréhende son environnement d’une manière totalement différente de la notre, à tel point qu’il nous est impossible de nous le représenter. Ce serait tellement perturbant d’être pour l’espace d’un instant plongé dans sa perception mais on apprendrait tellement aussi. N’ayant pas encore inventé de réalité virtuelle proposant ce type d’expérience, je ne peux vous soumettre que les connaissances scientifiques que l’on a aujourd’hui. J’espère qu’elles pourront vous apporter des informations précieuses dans vos rapports quotidiens avec votre cheval.

Il faut savoir que chaque espèce a développé une sensibilité à son environnement en fonction de ses besoins spécifiques et surtout liée à sa capacité à survivre. Nous sommes tous régis par des lois naturelles qui nous ont permises de survivre et d’évoluer. Le cheval a derrière lui 53 millions d’années d’évolution. Contrairement à nous qui sommes des prédateurs, le cheval lui est un herbivore ce qui le fait appréhender son environnement totalement différemment de nous. Bien connaitre son univers sensoriel est essentiel pour mieux le comprendre, le respecter et utiliser ses capacités dans son utilisation au quotidien.

Aujourd’hui nous allons nous intéresser au sens le plus important chez le cheval qui est l’odorat.

Quand on voit la place qu’occupe le nez d’un cheval sur sa tête on comprend tout de suite l’importance de cet « outil ». Le cheval a besoin de sentir pour apprendre. Mais aussi pour intégrer/reconnaitre un objet dans son environnement.  Vous avez déjà tous vu un cheval sentir un objet qu’il n’a encore jamais vu à coup de grandes inspirations et les naseaux grands ouverts. Pour cela il possède une glande qui s’appelle l’épithélium olfactif. Elle lui permet de reconnaitre les odeurs des choses, des objets et des individus. L’odorat conditionne donc également son comportement alimentaire et social. Il peut reconnaitre un individu dans un groupe et de ce faite…vous ( : Lorsque deux chevaux se rencontrent, ils se positionnent naseau contre naseau, l’un souffle, l’autre inspire on parle du réflexe naso-nasale. C’est à ce moment là qu’ils font connaissance ou qu’ils se reconnaissent. Lorsque ce sont deux chevaux qui se rencontrent pour la première fois on peut rapidement voir comment seront leur rapport. Attention aux différentes réactions il vaut mieux s’éloigner. Si l’on voulait vraiment saluer son cheval à sa manière on pourrait utiliser ce comportement. D’ailleurs vous avez dû tous le faire au moins une fois et si ce n’est pas le cas, faites-le la prochaine fois que vous croiserez un cheval vous ne le regretterez pas. Qu’est ce qu’il y a de plus agréable que le souffle chaud d’un cheval sur son visage et cette odeur si particulière qui s’en dégage… bref  vous aurez compris que je suis une habituée du bonjour cheval !

Son odorat est bien meilleur que le nôtre. Il peut sentir et reconnaitre une odeur à près de 2kilomètres. Mais cette faculté peut être un problème dans notre vie avec les chevaux. Car si le cheval assimile une odeur à une expérience désagréable il peut réagir en conséquence à chaque fois que cette  odeur se présente. Je l’ai déjà vu avec un cheval qui avait probablement connu une mésaventure avec le maréchal-ferrant. A chaque fois qu’il fallait le faire ferrer, le propriétaire était contraint de lui donner un calmant… Le cheval ayant une excellente mémoire il est impossible de lui faire oublier une mauvaise expérience…

Le cheval est également capable de sentir les phéromones. Ce sont des molécules émises par un cheval et qui sont perçues par un autre cheval. Elles vont produire chez ce dernier un changement de comportement. Les phéromones sont très volatiles, elles ne restent donc pas longtemps dans l’environnement. Le cheval va pouvoir les capter grâce à son organe voméro-nasale. C’est en faisant le flehmen qu’ils peuvent reconnaitre cette phéromone : le cheval ferme sa cavité nasale en remontant le nez, les molécules se réchauffent, s’agitent et vont ensuite taper sur  les parois de cet organe qui va les analyser.

Les phéromones sont directement liées au comportement primitif et aux émotions sur le cheval : reproduction, naissance (lien mère/jeune qui permet au poulain de retrouver sa mère) mais aussi au plaisir  puisque des endorphines se développent dans le cerveau au moment du flehmen. Il est également important de savoir qu’il n’y a pas de phéromone s’il y a une situation de stress. Et pourtant on entend très souvent dire que le cheval peut ressentir le stress d’un autre cheval.

 

Je vous donne rendez-vous prochainement pour découvrir le deuxième sens le plus important chez le cheval : la vue.

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