L’importance de la respiration

Durant mes séances je pose souvent une question qui a pour effet de faire rire la personne en face de moi : pourquoi faut-il penser à respirer ? Bien que la respiration soit la chose la plus naturelle et essentielle, elle est pourtant très peu prise en compte dans notre quotidien. Je vous propose aujourd’hui de nous pencher sur ce sujet.

La respiration : une source indispensable d’énergie

Loin de moi l’idée ou l’envie de vous faire un cours de chimie (de très mauvais souvenirs scolaires pour ma part!) mais pour faire simple la respiration est le mécanisme par lequel le corps humain se procure de l’énergie. Cette énergie est produite par la réaction chimique qui s’opère entre les nutriments et le dioxygène dans les cellules, ainsi que les échanges de gaz (consommation du dioxygène, rejet de dioxyde de carbone) qui en résultent. Je suis sûre que ça vous rappelle quelque chose ( ; Il est évident que plus nous respirons de la bonne façon et un air de bonne qualité, mieux nous nous oxygénons et donc plus on produit d’énergie !

Respiration thoracique VS Respiration ventrale

La respiration thoracique est la plus courante, c’est celle qui mobilise exclusivement la partie haute de notre buste : on inspire, les épaules montent, la cage thoracique s’étend vers l’avant et sur les côtés ; on expire, les épaules retombent, la cage thoracique revient en position. La respiration thoracique met en jeu les muscles intercostaux et dans une moindre mesure, le diaphragme (cf image ci-contre) qui est le principal muscle respiratoire. Elle engage seulement la partie supérieure des poumons. Résultat : le volume d’air inspiré ne représente que 30% de notre capacité pulmonaire.

La respiration ventrale est la plus primaire puisqu’elle vient naturellement dès la naissance, mais nous la perdons au fil du temps d’où la nécessité de la réapprendre. Comment ça marche : on inspire, le ventre gonfle, on expire, le ventre dégonfle. Le diaphragme a alors un rôle majeur : c’est lui qui est à l’origine du gonflement du ventre. En se contractant, il crée du vide dans la cage thoracique en poussant nos viscères, ce qui va provoquer un appel d’air et gonfler les poumons. Cette méthode de respiration est beaucoup plus efficace puisqu’elle permet d’inspirer près de 70 % de notre capacité totale.

On comprend alors aisément qu’en combinant ces deux types de respiration l’on atteint 100% de notre capacité respiratoire.

Les intérêts d’une bonne respiration

  • Elle a une action physiologique sur le système nerveux : permet de procurer de la détente et donc de mieux gérer le stress
  • Bien que naturelle, elle nous demande un effort conscient pour la pratiquer de manière efficace : nous apprend à être dans l’instant présent donc plus connecté à notre corps et à ses messages
  • Une meilleure oxygénation permet d’être plus concentré mais aussi d’obtenir une meilleure condition physique, résistance à l’effort et bien sûr une meilleure récupération
  • Le diaphragme agissant sur la sphère abdominale, une respiration adaptée joue également un rôle bénéfique sur la digestion

La respiration à cheval

Les chevaux sont extrêmement réceptifs à notre langage corporel, ils sont donc en mesure de ressentir toutes nos crispations. Une fois sur le cheval ce phénomène s’intensifie, le cheval étant en capacité de ressentir le moindre de nos muscles qui se contracte. D’autre part, notre manière de respirer va communiquer différentes informations au cheval : si ma respiration se bloque c’est sûrement qu’il y a un danger imminent puisque lorsque l’on a peur on arrête automatiquement de respirer. Il en va de même avec la respiration thoracique qui est très souvent contrarié puisqu’elle ne représente qu’une toute petite partie de notre capacité respiratoire. A l’inverse, une respiration ventrale, régulière, va transmettre au cheval une sensation de confiance, de bien-être et d’apaisement.

Il est évident pour moi que tout commence par la respiration et que c’est un outil indispensable que l’on doit apprendre à maitriser. Que ce soit avec les chevaux ou dans notre quotidien, une bonne respiration peut nous sauver de nombreuses situations et nous apporter du bien-être au quotidien.

Comment travailler sa respiration ?

Il existe de multiples façons d’améliorer sa respiration : techniques de yoga, cohérence cardiaque, sophrologie etc. La base reste toujours la même : se mettre dans l’instant présent et ressentir ce qu’il se passe dans notre corps. Comme tous les autres apprentissages, c’est par la répétition que l’on finit par créer des automatismes et changer nos habitudes. A force d’être attentif à votre respiration vous verrez, au fur et à mesure du temps, que vous respirez plus calmement, que votre résistance à l’effort s’améliore et que vous êtes en capacité de vous apaiser dans les situations stressantes de votre quotidien.

A vous de jouer !