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Mon parcours équestre

Aussi loin que je m’en souvienne j’ai toujours été attirée par les chevaux. Tout ce qui touchait à ces animaux de près ou de loin me fascinait. Ma mère m’a inscrite à mon 1er cours à l’âge de 10 ans, je me souviens encore de la joie que cette nouvelle m’avait procurée et les moindres détails de cette séance. Mes parents ayant des moyens financiers limités, j’ai toujours pris le fait de monter à cheval comme une chance qui m’était donnée. J’ai fait mes premières années dans un centre équestre tout ce qu’il y a de plus classique : chevaux au boxe, pédagogie rigide, le cheval déjà monté quand tu arrives etc. Et déjà des choses me posaient question… J’ai arrêté 4 années plus tard poussée dans ce sens par mon moniteur de l’époque. Je vous donne le contexte (que vous devez être nombreux à avoir vécu) : mises en échec permanentes, chutes liées aux conditions de vie du cheval (ruades de joie, embardées etc.), aucune écoute/pédagogie, pression constante pour passer les galops et faire du concours, remarques blessantes etc. J’ai donc pris la décision de dire STOP et de suivre le conseil de ce moniteur : « va plutôt lire des magasines! »… Bien heureusement on le sait, une passion ne meurt jamais complètement. J’ai pu faire un stage d’été dans un centre équestre à la campagne où j’ai pu découvrir l’équitation loisir : jeux, soins et surtout balades ! Tout prenait son sens et j’ai alors compris que l’équitation pouvait réellement être un plaisir ludique. Suite à ce stage j’étais décidée à reprendre les cours. Cependant mes parents ne pouvaient m’emmener que dans le club où j’avais commencé et donc le même moniteur. J’ai pris mon courage à 2 mains et suis allée lui dire ce qui m’était resté sur le cœur toutes ces années. A ma grande surprise ce dernier avait subi de nombreux échecs et a été victime d’un accident qui l’ont fait repenser toute sa vision des chevaux et son enseignement. A partir de ce moment, j’ai vécu de belles expériences… Tout du moins techniquement parlant. Tourner en rond dans un manège, ne pas avoir de réels contacts avec le cheval autre que monter sur son dos ne m’allaient plus j’avais envie d’une relation plus authentique. C’est à ce moment là que j’ai rencontré Canelle, petite jument apaloosa. Elle était à prendre en demi-pension. Cette épisode marque le tournant de ma vie équestre. La demi-pension m’a fait prendre conscience de ce qu’est réellement un cheval, ses besoins, les soins, le travail mais aussi et SURTOUT la possibilité de créer un lien avec lui. J’ai pu par la même occasion découvrir de nouvelles activités : horse-ball, TREC, randonnées etc. L’extérieur m’a appris beaucoup sur moi mais aussi sur la relation que l’on établit avec un cheval. Il est nécessaire de bien le connaitre pour anticiper ses réactions et être en sécurité, savoir ce qu’il est dans la capacité de faire, avoir instauré une confiance pour avancer ensemble etc. Quel bonheur d’aller la voir juste pour passer du temps avec elle au pré ou encore la brosser pour découvrir ses zones de grattouille préférées. Dans la vie, c’est souvent quand on pense avoir tout compris que cette dernière nous remet à notre juste place. Ce sont ces évènements qui vous marquent et vous changent à jamais. Ce fût le cas pour moi durant l’été 2009. Je devais participer à une compétition de TREC avec un cheval que je n’avais jamais monté. Je l’essaye seule en carrière, tout se passe bien je décide donc de partir en extérieur. Durant ce petit tour il nous est tout arrivé : chargés par 2 fois par une mère sanglier, des vélos qui déboulent de nulle part derrière nous et pour finir un quad qui fonce dans notre direction à toute allure… Le cheval s’emballe, je tente de l’arrêter il finit par m’éjecter à coup de ruades et coups de dos… Bilan : 2 hémorragies internes, un séjour à l’hôpital de plusieurs semaines et un traumatisme ancré à moi à jamais. Les années qui ont suivi ont été très compliquées. La peur ne me quittait pas. Bien que tout cela a été très dur à dépasser, que j’ai failli abandonner de nombreuses fois, avec le recul j’en suis reconnaissante. Car c’est aussi cette peur qui m’a poussée à me dépasser, à me remettre en question, à chercher à mieux comprendre les chevaux, à faire des rencontres bouleversantes et même à vouloir enseigner l’équitation. En résumé c’est cette peur qui fait que je suis là aujourd’hui.

Je tenais à partager mon expérience avec vous pour faire passer ce message : n’abandonnez pas dans les moments difficiles c’est souvent là que se trouve votre vérité. Votre amour pour le cheval est un don qui vous a été donné. On dit souvent que le cheval est la plus noble conquête de l’homme, je dirais plutôt qu’il est notre meilleur allié pour partir à la quête de qui nous sommes vraiment. Pour cela il suffit juste de rester humble et de laisser son cœur grand ouvert.

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2 réflexions au sujet de « Mon parcours équestre »

    1. Bonjour Henriane. Merci pour ce très gentil message de soutien (: En effet il faut du courage pour écouter son cœur mais on en ressort toujours plus grand.

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